Abdoulaye Djibril Barry

Abdoulaye Djibril Barry

 

Note Biographique

  • Filiation: fils de Mamadou Barry et de Asma Diallo
  • Date officielle de naissance: 3 février 1934 (en fait 1936)
  • Lieu de naissance: Timbo-Ley-Seere, Mamou
  • Enfance à Timbo, dans la famille de l'Almamy, son oncle

Education

  • Etudes secondaires à l'Ecole normale William Ponty, à Sébikotane, Dakar.
  • Etudes supérieures à Paris, de 1957 à 1963
  • Droit et sciences économiques, license et DESS.
  • Institut de Sciences politiques (2è et 3è années)
  • Stage de 5 mois à la Banque de France.

Famille

  • Marié le 18 février 1961 à Paris (6è) avec Nadine Boissiéras
  • Quatre enfants : Asma, Sonna, Yasmine et Imran

Fonctions

  • Administrateur au Secrétariat général du Gouvernement
  • Chef de la Division Europe de l'Est au Ministère de la Coopération économique
  • Chef de Cabinet du Ministère des Affaires Extérieures

Activités

  • Membre du collège administratif des avocats-défenseurs
  • Membre de la Commission nationale de censure cinématographique

Opinion et personnalité

  • Sincèrement patriote et esprit « grand commis de l'Etat ».
  • Désireux de voir se développer son pays et ses compatriotes.
  • Technocrate ne s'occupant guère de politique

Ne jamais oublier "l'époque où tout le monde avait peur en Guinée." Sortir des séquelles encore vivaces du règne de terreur de Sékou Touré est la condition sine qua non pour que la Guinée aille de l’avant. Prière de nous contacter si vous voulez contribuer aux buts du mémorial>>.

Temoignage

Ne jamais oublier "l'époque où tout le monde avait peur en Guinée." Sortir des séquelles encore vivaces du règne de terreur de Sékou Touré est la condition sine qua non pour que la Guinée aille de l’avant. Prière de nous contacter si vous voulez contribuer aux buts du mémorial>>.

Temoignage

Resume de la vie de Abdoulaye Djibril Barry


Arrestation

  1. Atmosphère avant l'arrestation: Abdoulaye Barry se trouvait hors du pays en mission officielle à l'Assemblée générale des Nations Unies de septembre à décembre 1970. Il a demandé l'autorisation de passer par Paris pour prendre son épouse, qui venait d'accoucher de leur 4è enfant. Autorisation refusée. Chacun des époux est donc rentré de son côté en Guinée, en fin décembre 1970, en pleine épuration. De nombreuses arrestations de cadres et d'amis guinéens pendant toute l'année 1971. La décision de faire repartir en France, d'abord les deux aînées, puis la femme avec les deux plus jeunes et enfin le mari (à la faveur d'une mission officielle de diplomate).
    Trois fois la police politique de Sékou Touré supprimera le nom d'Abdoulaye Barry, chef de cabinet des Affaires étrangères, de la liste des membres de délégations partant pour l'étranger, la dernière fois à l'occasion du transfert des restes de Kwamé N'Krumah au Ghana. Abdoulaye prend alors la décision de de partir clandestinement rejoindre les siens.

  2. Date de l'arrestation: 29 août 1972

  3. Circonstances de l'arrestation: Abdoulaye a demandé un congé de maladie (pour soigner une bilharziose réelle) et il est allé dans sa famille à Timbo en juillet 1972. De là il a voyagé en camion jusqu'à la frontière ivoirienne. Il a alors préféré quitter ses compagnons de voyage avant la frontière pour passer seul. Il a emprunté un vélo à un passeur qui lui a indiqué le chemin à suivre et qui est venu ensuite trouver les autorités de Senko pour signaler la fuite d'un cadre — il aurait reçu une prime en récompense.
    Barry se trouvait en territoire ivoirien lorsque les miliciens guinéens lancés à sa poursuite l'ont ramené à Senko (Beyla) le 29 août 1972.

  4. Premiers moments de l'incarcération

    1. Transféré de Senko à Beyla, où il a comparu devant le gouverneur Dr. Aboulaye Barry, son homonyme, et devant un premier comité révolutionnaire convoqué par le gouverneur. Est resté trois jours à la prison civile de Beyla, où il a été déjà passablement malmené.

    2. Ordre a été donné par Siaka Touré de ramener le « colis » (appellation donnée aux Guinéens pris à la frontière) au Camp Boiro, via Kankan.

    3. A Kankan, Barry a comparu devant un deuxième comité révolutionnaire, présidé par Toumani Sangaré, venu pour la circonstance de Conakry en hélicoptère. La liste des membres de ce comité figure dans Grain de sable — les combats d'une femme de disparu. Barry a été longuement torturé sur ordre de ce comité pour lui faire signer des aveux (texte dactylographié de 16 pages), dans lequel le détenu dénonçait 42 personnes dont Diallo Telli (qui ne sera arrêté que 4 ans plus tard). Le texte des aveux, fourni en 1985, par le CMRN, est joint en annexe.

  5. Disparition.
    Le 6 ou 7 septembre, après les interrogatoires et les séances de torture, le prisonnier a été emmené dans une jeep militaire sur Conakry, via Kissidougou. Quatre accompagnateurs : Jean Kolipé Lama, chef d'escorte, le gendarme Kourouma Amara, dit Bembeya, plus le chauffeur et un milicien.
    Quelques kilomètres avant Tokounou, le prisonnier a donné des signes de faiblesse, suite notamment aux blessures reçues à la tête, et a rendu lâme. Décision a été prise de l'enterrer sur le bord de la piste de Kowo-Nafadji, au carrefour avec la route Kankan-Kissidougou, 1800 m. avant l'entre de Tokounou.

  6. Lieux de détention: Prison civile de Beyla

    1. Prison du camp militaire Soundiata Keita à Kankan.

    2. Interrogateurs : l'infirmier du camp militaire de Kankan, surnommé Néguédioulou ou « fil de fer », par référence aux attaches métalliques qu'il mettait aux détenus pour y passer l'électricité.

  7. Conditions de détention: Tortures physiques et morales : nombreux coups sur la tête, décharges électriques.

Conséquences pour la famille

  • Incertitude quant au sort du chef de famille de septembre 1972 à mars 1984, date de la mort de Sékou Touré.

  • Fausses nouvelles de détention, de libération ou d'évasion, données officiellement par les autorités guinéennes aux autorités françaises. Promesse de libération donnée par Sékou Touré au président Valéry Giscard d'Estaing lors de son voyage officiel en Guinée en décembre 1978 (six ans après la mort du détenu).

  • De 1972 à 1978, efforts vains de contact à travers des colis envoyés au Camp Boiro à l'intention d'Abdoulaye Barry par sa femme. A chaque occasion les paquets furent remis par l'ambassadeur de France André Lewin à Siaka Touré, commandant en chef des camps de détention en Guinée, qui, avec cynisme, en délivrait un faux reçu de livraison. Ce même Siaka avait causé la mort d'Abdoulaye une semaine après son arrestation en ordonnant le transfert terrestre, sur un parcours de plus de 600 km, d'un prisonnier torturé, comateux et privé de soins. Abdoulaye Barry devait succomber en cours de route.

Efforts et démarches de réhabilitation

Réflexion et analyse

  • Contacts, rapports, témoignages sur Sékou Touré. Se rapporter aux trois ouvrages publiés par la veuve d'Abdoulaye Barry.

    • Autres: Hommes et Destins, publié par l'Académie des Sciences d'Outre-Mer, tome IX. Afrique Noire, 1989.

Notes gracieusement fournies par Nadine Bari en réponse au questionnaire-guide du directeur de publication du Camp Boiro Memorial.
Conakry, le 16 juin 2003. — Tierno S. Bah

 

 
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