Barry, Diawadou

Victime


Naissance : 1916 à Dabola

Père : Almami Aguibou (Soriya)

Fils aîné de l'Almami Aguibou et prince SEEDIYANKE SORIYA

Études primaires: Dabola

1939 - École Normale Williams Ponty, Sebikhotane. Il en sort avec le diplôme d'adminstration générale

Lieu de Détention: : Détenu au camp Boiro

Assassinat: Fusillé dans la nuit du 27 mai 1969.

Lieu d'enterrement : inconnu


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Titre de la source de quelqu'un de célèbre

Ne jamais oublier "l'époque où tout le monde avait peur en Guinée." Sortir des séquelles encore vivaces du règne de terreur de Sékou Touré est la condition sine qua non pour que la Guinée aille de l’avant. Prière de nous contacter si vous voulez contribuer aux buts du mémorial>>

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Resume de la vie de Barry, Diawadou


Témoignage de Me. Aminata Barry

  • Barry Diawadou fut l'un des artisans de “l'indépendance” guinéenne"
  • Barry Diawadou participa à la 2ème Guerre mondiale et obtint le grade de Sergent-chef"
  • Il fut chef du Bureau principal des services financiers et comptables de l'Afrique Occidentale Française (A.O.F.)
  • Il fut chef du Bureau de la Subdivision Électricité d'Abidjan et Comptable au Travaux Publics de Conakry

 

Carrière politique

  • Vice-président de l'Amicale Gilbert Vieillard
  • Fondateur de l'Union du Fouta-Djallon, parti rival de celui de Yacine Diallo
  • Membre du Parti Progressiste Africain de Guinée
  • Membre de la Section Guinéenne du Rassemblement Démocratique Africain (R.D.A.) dont il démissionna pour fonder
    avec Kéita Koumandian le Bloc Africain de Guinée (B.A.G.)

 

Parcours parlementaire

Diawadou fut élu député plusieurs fois à l’Assemblée nationale française et sera membre du groupe du Rassemblement du
Peuple Français (R.P.F.) à l'Assemblée Nationale Française
  • 1946 : Diawadou est élu conseiller général de la Guinée.
  • En Novembre 1946 : Aux élections législatives, Diawadou perd au profit de Yacine Diallo (Il figure en seconde position sur la liste du Parti socialiste de Guinée et sa liste recueille 30 982 voix contre 60 555 à l'Union socialiste et progressiste de Guinée.
  • 1951 : élections législatives, Diawadou perd encore contre Yacine Diallo qui emporte deux sièges, le troisième revenant à Mamba Sano, chef d'une liste des "indépendants".
  • 1953 - Diawadou Barry devient conseiller de l'Union française .
  • Le 27 juin 1954, une élection partielle est organisée pour remplacer Yacine Diallo décédé. Diawadou Barry l'emporte nettement avec 145 497 voix (57,1 %), contre 85 808 à Sékou Touré, son concurrent le plus dangereux.
  • Sékou crie au scandale et dit que les élections sont entachées d’irrégularités – Les autorités coloniales de l’époque l’appui du fait de ses rapports avec le gouverner Cornut-Gentil. Il ne pardonnera jamais Diawadou malgré la bonne foi de ce dernier.

 

Actions parlementaires de l’homme

Après la validation de son élection à l’assemblée nationale, Diawadou Barry est nommé membre de la Commission des territoires d'outremer et de celle des pensions, en octobre 1955.
  • Il fait focus sur l’organisation municipale dans les territoires d'outremer et à celle du budget du ministère chargé de ces territoires.
  • Le 16 décembre 1954 notamment, il soutient les revendications des administrateurs de la France d'outremer concernant une indemnité de sujétion afin que ces fonctionnaires jouissent d'une situation analogue aux autres fonctionnaires coloniaux. .
  • Il réclame le dégagement de crédits du FIDES (Fonds d'investissement et de développement économique et social), nécessaires à la construction d'un cours normal à Macenta en Guinée forestière, seule région encore dépourvue de ce type d'établissement scolaire. .
  • Fort de son expérience parlementaire, Diawadou Barry se présente de nouveau aux suffrages des Guinéens, en tête d'une liste du "Bloc africain et guinéen des indépendants d'outremer" (apparenté au Parti radical). Dans sa profession de foi, il insiste sur les progrès réalisés grâce à ses interventions au Comité directeur du FIDES, qui ont permis l'aboutissement de plusieurs projets d'équipement.
  • Le programme de la liste pour la future législature porte sur deux points : vote d'une loi électorale pour l'outremer et mise sur pied d'une nouvelle structure définissant les rapports entre la métropole et l'outremer (fédéralisme ou association) .
  • Ce programme réformiste recueille 146 543 voix mais est distancé par la liste du Rassemblement
    démocratique africain (RDA) de Sékou Touré (346 716 voix et deux élus). Seul de sa liste, Diawadou Barry est réélu.
  • Pendant cette dernière législature de la IVe République, il fait partie à nouveau de la Commission des territoires d'outremer, dont il est le secrétaire et de la Commission des pensions. Il dépose deux propositions de résolution, l'une concernant les pensions militaires payées outre-mer, l'autre relative à la formation des Assemblées de groupes et des Assemblées d'AOF, du Togo, d'AEF, du Cameroun et de Madagascar.
  • Ses interventions ont trait, l'une à la discussion de la loi-cadre sur les territoires d'outremer, l'autre aux
    incidences du Traité de Rome sur l'Union française. Lors de la séance du 20 mars 1956, il se prononce en faveur du vote de la loi accordant les pleins pouvoirs au gouvernement pour élaborer la loi-cadre sur les territoires d'outremer en insistant sur deux points essentiels : l'africanisation de la fonction publique et l'unicité du collège électoral pour les Assemblées territoriales.
  • Le 6 juillet 1957, lors de la discussion de la ratification du Traité de Rome, Diawadou Barry dresse un tableau
    particulièrement sombre des effets de celui-ci sur les territoires de l'Union française :
  • Invasion des produits étrangers
  • Diminution des recettes douanières essentielles pour l'équilibre des territoires
  • Perte des débouchés des produits tropicaux qui n'auront plus la France comme importateur privilégié mais les autres pays européens, habitués à se fournir dans d'autres pays tropicaux.
  • Dénonce les promesses d'investissements européens en Afrique.
  • En 1958, s'il ne prend pas part au vote sur la confiance au général de Gaulle (1er juin) il accorde les pleins pouvoirs et se prononce pour la révision constitutionnelle (2 juin).

L’homme de l’indépendance et de l’unité

Barry Diawadou fut le premier leader guinéen à donner le mot d’ordre à ses militants de voter ‘’ Non’’ au
référendum proposé par le général De Gaulle, en vue d’une indépendance de la Guinée.
Il fut le premier leader à renoncer à tous les avantages dont il bénéficiait auprès de la France :
  • Sa pension d’ancien combattant, ses biens matériels.
  • Sa pension de député à l’assemblée nationale française.
  • Sa nationalité française, tout ceci dans le seul but de favoriser l’accession de son pays à l’indépendance totale par patriotisme.
  • En 1959, quelques mois après l’indépendance, il refusera fermement l’offre de la France, de mettre à sa disposition de l’argent et une armée, pour enlever Sékou Touré du pouvoir.
  • Il est dit que Barry Diawadou sauva de justesse le président Sékou Touré en lui recommandant de refuser de monter dans l’avion militaire devant le conduire à Dakar.

Carrière administrative après l’indépendance

  • Ministre de l'Éducation nationale 1959-1964- Sékou l'accusera d'octroyer des bourses principalement aux etudiants peuls
  • Ambassadeur au Caire -
  • Directeur général de l'Imprimerie nationale P. Lumumba : Sékou l'accusera de distribuer des corans pour le faire maudire

Assassinat de Barry Diawadou et héritage de l’homme

  • Arrêté en 1969 suite au faux complot Kaman-Fodéba
  • Fusillé au Camp Boiro dans la nuit du 27 mai 1969

Assassinat de Barry Diawadou et héritage de l’homme

Camara Kaba 41 , dans son livre Dans la Guinée de Sékou Touré : cela a bien eu lieu, rapporte le tragique assassinat de Barry Diawadou
Fodéba qui n'avait jamais tenu une houe dans sa main, tint une pioche et une pelle pour creuser sa tombe ; à sa droite, Barry Diawadou creusait la sienne. Les condamnés à mort creusaient leur dernière demeure en pleurant. La nuit était d'encre, les phares des camions, qui les avaient transportés là, trouaient la nuit pour leur permettre de travailler tout en éclairant leur peur. Au bas de la montagne, l'air était plutôt froid mais eux ne sentaient rien. Devant eux et derrière eux, les baïonnettes des pistolets mitrailleurs soviétiques brillaient dans la nuit comme le ventre des poissons qui se retournent dans l'eau de la rivière. Mêlé aux sanglots, on pouvait percevoir le murmure des versets du Coran. Ils étaient tous en tenue bleue de chauffe des détenus.Ils étaient méconnaissables avec leur maigreur extrême et surtout avec leur barbe de plusieurs mois. A gauche de Fodéba, son ami Fofana Karim, ministre des Mines et de la Géologie. Kaman était à l'extrême droite. Il creusait sa tombe sous les baïonnettes de ses soldats d'hier. Depuis 2 heures du matin, ces infortunés creusent. A 4 heures 15 le trou du plus vaillant arrivait tout juste à ses genoux. .
  • — Ce n’est pas fini non ? cria un officier d'escorte.
  • Pas de réponse, il passa devant chacun, inspecta, tempêta, injuria puis ordonna :
  • — Reliez vos trous !
Fodéba pleurait ; il regarda Diawadou qui cessa de creuser et qui récitait toujours son « Yasin », un long verset du Coran. Keïta Fodéba relia son trou à celui de Diawadou avec quelques coups maladroits de la pioche, puis parla :
— Ce qui est passé est passé. Tu étais du BAG et moi du RDA. C'est de la politique. Toi et moi sommes maintenant devant Dieu, c'est-à-dire devant la mort ; nous devons nous pardonner nos erreurs d'hier. Vois-tu, nous avons la même tombe. Donnons-nous la main. Tiens, voici la mienne. Fodéba tendit sa main, Diawadou la refusa et c'est à ce moment que les rafales partirent. Chaque tireur, comme pour s'amuser, vida son chargeur au jugé. Presque tous les corps furent projetés par derrière, en dehors du trou. Un membre du BPN, comme toujours, passa au contrôle, suivi par l'officier qui commandait l'expédition. L'homme politique, lui, supervise et doit rendre compte après à Sékou qui dira un jour : « je n'étais pas seul ». Chaque exécution, de 1959 à 1980, est toujours supervisée par un haut cadre du Parti ou de l'Etat.
Le contrôle fut long. Le nombre de cadavres devait correspondre au chiffre qu'il avait sur le papier, il avait le coeur serré et les pieds pesants, le membre du BPN. Il connaissait parfaitement chacun d'eux. Les corps déchiquetés de ses frères, amis ou camarades étaient là sous ses yeux comme s'ils n'avaient jamais existé. Par routine, il devait donner le coup de grâce mais, par oubli ou manquant de coeur, il ne le fit pas. Son gros pistolet de marque soviétique lui glissait de la main, de sa main pleine de sueur. Il tendit l'arme à l'officier qui le suivait. Ce dernier la prit sans poser de question. Toute question était inutile. Chacun des corps était sans souffle et si le ministre membre du BPN avait là ses amis, lui aussi avait les siens, supérieurs et inférieurs. Leur mission à eux deux était plutôt ingrate, pénible, déchirante, mais l'ordre donné devait être exécuté, se disait-il. Arrivé devant ce qui restait de Keita Fodéba et de Barry Diawadou, le membre du BPN resta plus longuement qu'il ne l'avait fait devant ceux des autres assassinés : Barry Diawadou avait sa tête sur la poitrine de Fodéba dans cette position de deux amants endormis, épuisés d'étreintes ; Fodéba le visage tourné vers le ciel, celui de Diawadou vers la terre.
  • — Ils furent de grands hommes, prononça le membre du BPN comme pour lui-même. L'officier à ses côtés l'entendit et dit à son tour :
  • — Tous ceux qui sont là furent grands, n'est-ce pas ?
Le ministre à cette réplique tenta de se ressaisir. Il se raidit, bredouilla mais sa voix le trahissait ; elle avait refusé de quitter sa poitrine pour le suivre dans la reconquête de sa personne. Ils quittèrent enfin les deux cadavres et poursuivirent leur contrôle, mettant un petit trait devant le nom de chaque abattu en s'éclairant d'une torche de poche.
Les phares des camions et ceux de la jeep de commandement trouaient toujours la nuit. Les soldats tireurs étaient derrière eux et ne parlaient pas. Imperceptiblement, le jour grignotait la nuit. Le contrôle terminé, le membre du BPN donna l'ordre de fermer la longue fosse commune.
—Enterrez ! commanda l'officier.
A peine les corvéables se saisirent-ils des pelles qu'un vent formidable se leva et roula sur tout le bas de la montagne comme pour rendre, à la place des humains, un dernier hommage à ces hommes qu'on ensevelissait là, ces hommes qui ont dit non à la domination étrangère, pour dire oui à une Guinée libre, heureuse, ces hommes qui ont fait de longues et bonnes études, qui ont sacrifié leur biens, leurs familles pour que la Guinée vive et prospère, à ces hommes, dis-je, qui nuit et jour, sous le soleil et sous la pluie, ont donné plus que le meilleur d'eux-mêmes à Sékou et à sa prétendue « Révolution » et qui ont piteusement perdu leur vie sans l'avoir pleinement vécue. Aucun d'entre eux, à part Barry Diawadou, n'avait ses 50 ans.
Camara Kaba 41. Dans la Guinée de Sékou Touré : cela a bien eu lieuIn Memoriam
“Un homme d'une honnêteté intellectuelle et d'un sens du bien publics exemplaires. Certains ont pu dire de lui qu'il était « trop droit pour réussir en politique ». C'est sans doute, vrai. De toute façon, les Guinéens savent de longue date la part qu'il prit dans l'indépendance du pays.
“Beaucoup d'entre eux se souviennent de cette entrevue qu'il eut avec Sékou Touré à la veille du référendum : celui-ci vint le trouver pour lui dire en substance : « Le sort de la Guinée est entre tes mains ; tout dépendra de toi … ».
Le pieux prince Sediyanke Soriya paya de sa vie son ralliement au PDG et sa loyauté envers Sékou Touré, qui se retourna traîtreusement contre son ancien rival et la famille de celui-ci L'acharnement de Sékou Touré contre Diawadou Barry et famille
  • Barry Almamy Aguibou, Dabola, Père-Arrêté, condamné en même temps que son fils en1969. Prisonnier à Boffa, il fut libéré lamême année, après l'exécution de Diawadou et de ses co-accusés. Décédé un an après l'exécution de son aîné, le 30 mars1970.

    • Barry Yaya: Frère -Fusillé
    • Barry Amadou : Frère-Rescapé (décédé)
    • Barry Koto Alpha : Frère-Rescapé
    • Barry Biro : Frère- Rescapé (décédé)
    • Barry Alpha Mamadou Hadi : Frère-Rescapé
    • Barry Aliou : Frère-Rescapé
    • Barry Baba Alimou : Frère- Assassiné entre Conakry et Coyah
    • Barry Bassirou : Frère-Accusé et condamné par contumace
    • Barry Alpha Abdoulaye Fils : Détenu et interrogé à Labé
    • Barry Alpha Abdoulaye 'Ablo’ : Neveu Rescapé
    • Barry Aguibou 'Boup' :, Neveu Rescapé
    • Bah Mamadou Bano ,: Gendre- l’époux de feu Roughiatou Barry, fille aînée de Diawadou. Libéré après huit ans de prison au Camp Boiro- décédé en 2004
    • Thierno Mamadou Bah ,: Gendre de Diawadou et père de Bano. Arrêté en 1970 a l’âge de 70 - après avoir contracté le choléra, il sera enterré vivant à Kankan.


     
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